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Dis-moi pourquoi (Histoire d'amour belge)

TDR Frédéric Bertrand - Interprète: Dan Peeters

 

Au milieu de la grand-place vide et maussade,
Je revois les amoureux, leurs embrassades.
Notre histoire n'a-t-elle été qu'une façade?
Je pense à toi...
Je suis là, debout sur le quai de la gare,
Regardant le train maudit qui nous sépare,
Mais comment arrêter le train de l'Histoire?
Dis-moi pourquoi...

Entre nous trop de tensions, tout se détraque,
C'est ton coeur qui se fissure et soudain craque,
Ô Marieke de la chanson du grand Jacques,
Je pense à toi...
Sous le frêle paravent qui nous abrite,
Nous, les amants de van Eyke ou de Magritte,
Enfants de la reproduction interdite,
Dis-moi pourquoi...

Notre union sacrée dont tu étais si fière,
Tu la brises et c'est mon âme tout entière,
Nos regrets éternels gravés dans la pierre,
Je pense à toi...
Notre amour n'a-t-il plus rien pour le défendre?
Pourvu que le train s'arrête, je veux descendre,
De ce train qui nous éloigne de la Flandre,
Dis-moi pourquoi...

 

 

Tu m'abandonnes

TDR Frédéric Bertrand - Interprète: Dan Peeters

 

Tu m’abandonnes
Et je frissonne
Comme si j’avais froid

Si monotone
Ma vie pèse une tonne
Quand tu t’en vas

Toi
Tu sépares
Moi
Je répare
Toi
Tu respires
Moi
Je soupire
Toi
Tu m’oublies et
Moi
Je ne pense qu’à toi


Tu m’abandonnes
Rien ni personne
Ne te remplacera

Tu m’abandonnes
Tout tourbillonne
Autour de moi

Toi
Tu décolles
Moi
Je recolle
Toi
Tu revis
Moi
Je survis
Toi
Tu m’oublies et
Moi
Je ne pense qu’à toi


Tu m’abandonnes 
Mais je te pardonne
Prends bien soin de toi!

 

Piano cassé

TDR Frédéric Bertrand

 

Pour ce texte, qui m'a permis de figurer parmi les lauréats du concours Debout les mots! en mai 2006, je cherche encore un compositeur et un interprète!

 

Piano cassé
Concassé 
Autos cassées
Compressées
W-C
Dédicacé
Carré blanc…
Blanc cassé
Sur fond blanc…
Pas cassé !

Qui paiera les pots cassés?

Piano cassé
Éparpillé
Y’a qu’à piller
Estampiller
Y’a qu’à s’baisser
Pour ramasser
Carré blanc…
Bulletin blanc
Création…
Sans opinion !

Qui veut perdre des millions?

Piano brisé
Collé sur toile
Palais-Royal
« Colonnisé »
Pont emballé
Pas emballant
Voile blanc…
Carré blanc
Carton rouge…
Plus rien ne bouge !

Qui veut bien faire semblant?

Notre avenir
Est tout tracé
Conditionné
Subventionné
Y’a qu’à penser
Tout dépenser
Carré blanc…
Marée noire
C’est troublant
Ce marché noir !

Qui veut bien se faire avoir?

Où est passé
Notre passé ?
Effacé 
Éliminé
Par l’avant-garde
Déterminée
Dessiner…
C’est terminé
Piétinez…
C’est gagné !

Qui sera épargné?

Artiste cassé
Dépossédé
Public volé
Déboussolé
Critique visé
Supervisé 
Carré blanc… cassé
Carrément… lassant
J’en ai plus qu’assez
De jacasser
En grimaçant
De ne penser qu’à ces…

Pianos cassés
Concassés 
Autos cassées
Compressées
W-C
Dédicacés
Carré blanc…
Blanc cassé
Sur fond blanc…
Pas cassé !

Qui paiera les pots cassés?

 

Et vice versa

TDR Frédéric Bertrand

 

Les gens dans les gares,
Le même trajet, le même regard...
Comme un seul homme marchant sur le quai,
Ils sont téléguidés,
Moi, je m’égare…

Aux heures d’affluence,
Loin de la foule sous influence,
Je marche seul et dans l’inconnu,
Loin des sentiers battus
De la tendance…

Je cherche à travers toi...
…et vice versa
L’envers de la diapo...
…recto verso
Nous traversons la vie...
…et vice versa
Tête bêche et dos à dos...
…recto verso


Sur toutes les antennes,
Les mêmes slogans, les mêmes rengaines,
Clichés qui pleuvent et qui nous endorment,
Dans le monde uniforme
Qui nous enchaîne…

Quand les gens conversent,
Faut-il tomber à la renverse
Pour actionner les zygomatiques
En mode automatique,
Auto-reverse…?

Je cherche à travers toi...

Sens dessus dessous,
Ça fait du bien mais ça secoue.
Ça n’empêche pas, la tête à l’envers,
D’avoir les pieds sur terre,
Et le reste… où?

Je cherche à travers toi...

 

 

La clé du paradis

Texte co-signé avec Renaud d'Albray

Interprète: Dan Peeters

 

Tu jouais si bien du trombone,
Mais t’es resté dans les coulisses.
Je te connaissais mieux que personne,
J’étais si fier d’être ton fils.

Tu m’écoutais chanter «Diego»,
Et je me prenais pour Johnny,
Mais c’est le jazz que j’ai dans la peau,
C’est toi qui m’as donné l’envie.

T’as pas la clé du paradis,
Tu m’as donné la clé de sol,
La note bleue qui a grandi,
Et qui s’éteint dans un bémol.
C’était le souffle de la vie,
Le chant d’amour de ton trombone.
Papa, papa, t’es pas parti,
Tu seras toujours mon idole.


Cet air en toi qui te hantait,
Sera-t-il à jamais perdu?
Dans ton délire tu le chantais,
Je ne l’ai jamais entendu.

Je garderai toujours la flamme,
La seule que t’as jamais éteinte,
Oui, c’est le jazz que j’ai dans l’âme,
Il nous unit comme une étreinte.


T’as pas la clé du paradis...

 

 

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